Message reçu sur le site du refuge :
Bonjour à toutes et à tous,
Voilà un an, jour pour jour, mon ex compagnon et moi avons adopté Réglisse, ce labrador griffon à la patte cassée, présent au refuge depuis 3 ans, rebaptisé Ulysse, car un chat déjà présent dans notre foyer se nommait Réglisse.
Au lieu d'un long roman pour vous décrire ce qui a pu se passer et se passera, je lui ai dédié un petit poème, que je voudrais vous faire partager, et que j'ai mis dans le livre d'or...
Heureux qui comme Ulysse
Seul, derrière ce si haut grillage, abandonné,
Je vois les visiteurs s'arrêter, puis passer.
Pourtant, je sais être tendre, si joueur et si gai,
Que ne ferais-je pas, pour être enfin adopté ?
Déjà trois ans de refuge, et tellement d'heures
A maudire cette patte cassée, entravant mon bonheur.
On s'attendrit tout d'abord devant mon malheur,
Mais cent vingt euros, c'est me faire bien trop d'honneur.
Puis vient ce jour de Janvier, je me sens confiant.
Pour gagner liberté, je serais obéissant !
L'adoptant cherche compagnon quelque peu vieillissant,
Pour belle labrador noire, demoiselle de 12 ans.
J'avais oublié la douce chaleur d'un asile !
Sans éducation aucune, je me fais docile.
Maison, jardin, promenades, tout semble si facile,
Seul le contact avec les chats m'est difficile.
Je vois pourtant dans cet étranger roux et blanc,
Par la vie, meurtri, abîmé, pauvre mendiant
D'amour, de caresse, de bonheur pour quelques temps,
Frère de refuge, un petit félin attachant.
Le printemps apporte son lot de soleil et de fleurs,
La vie n'est que synonyme de douceurs et couleurs.
Pourtant, dans la maison retentissent éclats et heurts,
Le maître franchit la porte, arrêtant ainsi nos cœurs.
Il m'a laissé là, ne "pouvant" avec lui m'emmener,
N'ayant "pas de place pour moi" dans son 150 mètres carrés.
Elle, si douce, m'a gardé, ne voulant me ramener,
Au refuge, comme il lui avait si bien demandé.
Après ce dur printemps vint l'été, si doux, si bon.
Peu m'importe l'automne, feuilles rougies et premiers frissons.
Car quand je sonde ma maîtresse de mes doux yeux marron,
J'y vois un Ulysse heureux, pour de nombreuses saisons.
Heureux qui comme Ulysse
Seul, derrière ce si haut grillage, abandonné,
Je vois les visiteurs s'arrêter, puis passer.
Pourtant, je sais être tendre, si joueur et si gai,
Que ne ferais-je pas, pour être enfin adopté...